Fabienne Perreux : « Think Big ! »
Par Lepetitjournal Johannesbourg| Publié le 30/09/2017
Fabienne Perreux, commerciale de formation et de profession, est arrivée en Afrique du Sud il y a trois ans et a profité de son expatriation pour se reconvertir dans le coaching. Elle partage son expérience, parle de ses ambitions et des obstacles qu’elle a rencontrés et donne quelques tuyaux pour mieux se lancer dans un nouveau projet.
Parlez-nous de votre parcours
J’ai fait mes armes en marketing et en vente. Je suis diplômée d’une école de commerce et j’ai travaillé dans plusieurs sociétés avant de tenir des postes de direction commerciale, notamment au Jacquard Français, Elis où j’encadrais 70 vendeurs. J’ai débuté ma carrière aux Etats-Unis. Après avoir suivi un MBA en Caroline du Sud, je me suis lancée dans la vie active dans le développement commercial au Texas et à Atlanta entre 1994 et 1998. J’ai ensuite travaillé pendant cinq ans en Espagne puis quatre ans au Japon. J’ai occupé des postes de manager sans avoir été formée officiellement en interne: j’ai donc appris toute seule sur le tas. A mon retour à Paris, après 13 ans d’expatriation, l’idée de reprendre des études a germé : tout d’abord pour mieux comprendre l’aspect « psychologie » du management et puis pour resituer dans un contexte théorique ce que j’avais mis en pratique intuitivement. C’est seulement en arrivant Afrique du Sud que j’ai pu concrétiser ce souhait.
Comment s’est passée votre arrivée en Afrique du Sud ?
Arrivée en août 2014 de Montrouge (région parisienne), je m’attendais à trouver du travail facilement – la société de mon mari m’avait laissé comprendre qu’elle s’occuperait des papiers. J’ai vite déchanté quand j’ai réalisé que ce n’était pas le cas et que trouver un emploi ici n’était pas si évident. Quand je me suis renseignée auprès de la communauté française déjà installée à Joburg, 9 personnes sur 10 me disaient que c’était impossible. Le début de l’expatriation n’a donc pas été facile, pourtant je suis quand même restée motivée pour travailler. En parlant autour de moi, j’ai compris que le « study permit » était une option qui me permettrait de reprendre mes études et de travailler à mi-temps. Dès octobre 2014, j’ai mis en marche les procédures pour m’inscrire au South African College of Applied Psychology (SACAP). J’ai obtenu mon visa en décembre juste avant que l’année universitaire ne commence. J’ai, en parallèle, repris une activité professionnelle chez Yswara pour m’occuper du développement commercial des thés. En juin 2015, j’ai cependant dû arrêter cette activité car je me suis rendue compte que je ne pouvais pas suivre ma formation, m’occuper de mes enfants, et travailler en même temps. Il a fallu faire un choix qui n’a pas été évident : j’ai toujours été indépendante financièrement ! La formation de 2 ans s’est achevée par un stage de 6 mois que j’ai effectué dans l’agence de recrutement Robert Walters à partir de juillet 2016 au cours duquel j’ai mis en place un programme de coaching de la performances pour 16 consultants de différents niveaux. Mon diplôme en poche, je me suis mise à mon compte grâce à une solution de portage via Lexa Leio. Je me suis certifiée auprès d’instances locales et internationales, le « Coaches and Mentors of South Africa » COMENSA et « l’International Coach Federation » IFC. En tant que coach certifiée, je fais des interventions en entreprises de différents types en fonction des besoins et de la demande du client. Je coache aussi des individus qui se posent des questions sur leur carrière ou qui sont en situation de transition. Je les guide dans leur réflexion sur leur carrière, la manière de mieux gérer le changement qui s’impose à eux ou comment devenir leur propre patron et aboutir un projet entrepreneurial. Je suis enfin licenciée du LMI et propose des formations de leadership. Je coache ainsi des personnes très différentes, des jeunes débutant leur carrière aux senior managers, des hommes et des femmes. C’est vraiment passionnant et inspirant !
Vos ambitions, les défis que vous avez rencontrés et comment vous les avez surmontés ?
C’est tout d’abord difficile de rester motivée car finalement on rencontre peu de personnes qui ont poursuivi leurs désirs professionnels. J’ai moi-même beaucoup entendu que c’était impossible. Il faut s’armer de patience : les visas ne se font pas du jour au lendemain. Mais il y a deux ans, jamais je n’aurai envisagé être à mon compte. En Afrique du Sud, je continue à m’épanouir en conciliant vie de famille et vie professionnelle. Maintenant, mon ambition c’est de faire croitre mon activité professionnelle. Une expatriation réussie n’est pas uniquement liée au pays et aux rencontres que nous faisons mais au fait de faire coïncider l’ensemble avec les moments de notre vie et nos envies. J’ai saisi cette opportunité en Afrique du Sud. Parfois, certaines procédures peuvent sembler compliquées ou ingrates (comme l’obtention des visas par exemple) mais ces difficultés sont contrebalancées par des choses faciles, comme la flexibilité du marché du travail (les recrutements se font assez facilement et se mettre à son compte qui est beaucoup plus facile en Afrique du Sud qu’en France). Il faut se rappeler l’importance de nos objectifs et ambitions pour se motiver. Chaque petite victoire est bonne à prendre. Prendre plus de temps pour certaines étapes ne veut pas dire abandonner, juste repousser. Ça vaut le coup de persévérer !
Quels conseils donneriez-vous à des femmes nouvellement arrivées ou qui souhaitent se lancer dans la vie active en Afrique du Sud.
Think big ! N’hésitez pas à voir grand, il ne faut pas avoir peur d’avoir de ses ambitions! Beaucoup de femmes se posent la question sur leur rôle de mère et leur vie professionnelle, mais elles ne doivent pas hésiter à s’octroyer la possibilité d’investir sur elles-mêmes. On peut prendre son temps pour réfléchir à ce que l’on souhaite vraiment faire, être ou devenir. Au départ, on commence petit et les choses progressent au fur et à mesure. Une fois que le projet est clair, vous pouvez investir de l’énergie, du temps et des ressources financières pour réussir. Quand vous rencontrez une difficulté ou un dilemme, c’est plus facile de prendre les bonnes décisions et d’y faire face si vous avez réfléchi en amont, sans vous précipiter en pilote automatique. Parlez-en autour de vous, même si vous entendrez parfois que c’est difficile voire impossible. Les gens de la communauté pourront d’autant plus vous aider s’ils connaissent vos envies et projets. On pense alors à vous car on connaît vos forces et ambitions… Partagez aussi vos réussites pour inspirer d’autres personnes à sauter le pas !
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